La peur de déranger est une peur assez fréquente, j’ai donc eu envie d’écrire un article à ce sujet. Elle peut avoir un impact plus ou moins grand dans votre vie et vous empêcher de vivre certaines expériences, qui pourtant, vous appellent.
Ce sentiment de parfois prendre trop de place ou de ne pas en prendre suffisamment au contraire. Osciller entre les extrêmes, l’équilibre est complexe et épuisant. Ce qui peut conduire à une forme d’isolement avec cette peur de sortir de sa zone de confort, de se confronter à l’inconnu, de se tromper.
Des questions autour de votre naissance et de vos premiers apprentissages peuvent se poser et expliquer l’origine de la peur de déranger.
- Grossesse non prévue par vos parents qui ont décidé de vous garder (souvent un parent est moteur de la décision finale et l’autre peut rester dans une forme d’incertitude pendant un moment).
- Vos parents pensaient avoir un garçon et ont eu une fille ou inversement
- Vos parents ont subi un choc émotionnel (accident violent, mort d’un proche, perte d’un enfant…) autour de votre naissance (jusqu’à 1 an et demi avant et 1 an et demi après).
- L’acquisition de la marche et la parole : l’accompagnement des adultes dans ces apprentissages. Pensant bien faire, nous avons de grands progrès à faire au niveau collectif.
Ceci n’est pas une liste exhaustive mais fait partie des cas les plus fréquents. Bien souvent, vous entendez certaines histoires depuis votre enfance et finalement vous n’y prêtez pas attention, sans vous douter que cela puisse avoir un impact sur votre vie actuelle.
La peur de déranger s’exprime bien souvent dans tous les domaines de votre vie, avec ce besoin de prouver votre utilité, une justification du bienfondé de votre existence. Quand vous êtes validé par les autres, vous vous sentez vivant et vous pouvez vous éteindre si les autres ne vous soutiennent pas. Bien entendu, nous restons des êtres humains et les interactions sociales nous font du bien et sont favorables à notre équilibre global. L’idée est de gagner en liberté, liberté du regard des autres mais surtout du regard que vous vous portez à vous-même en premier lieu.
Dans la peur de déranger, il y a bien souvent une tendance à s’excuser pour tout en permanence. « Je suis désolé » est un mot que vous prononcez souvent. Vous êtes même souvent désolé à la place des autres, vous prenez tous les sacs sur vos épaules pour en décharger les autres. Sans demande préalable, vous avez intégré cela dans votre fonctionnement quotidien. Et vous vous persuadez que vous êtes altruistes et gentils. Si bien que lorsque ce n’est pas le cas, car vous êtes un être humain, vous devenez votre pire bourreau. En prenant ce rôle, vous sabotez votre estime et votre confiance en vous.
Ce mécanisme profondément ancré demande de nombreuses explorations pour en sortir, vos schémas de fonctionnement sont bien huilés avec le temps.
Sortir de la peur de déranger vous demandera de faire preuve d’autorité avec vous-même, de cesser de vous charger les épaules en permanence, de vous observer dans vos comportements. Patience, douceur et bienveillance envers soi ! Devenir sa priorité, devenir sa meilleure amie / son meilleur ami.
Facile à comprendre et difficile à intégrer. Pourquoi n’est-ce pas simple de se défaire de cette peur de déranger à partir du moment où vous en avez la compréhension mentale ? Votre système a intégré dès votre plus jeune âge ce fonctionnement. Car ces mécanismes sont généralement un héritage de vos ancêtres dont vous devez vous affranchir pour vivre votre vie. Cette peur de déranger peut se manifester dans des intensités aléatoires selon les périodes de votre vie.
Vous comprendrez bien que changer demande un réel engagement envers soi. Cet engagement arrive quand vous n’en pouvez vraiment plus ou que vous développez des problèmes de santé.
C’est une constante chez l’être humain, nous attendons bien souvent d’être face au mur pour nous réveiller. Pourtant nous en vivons de nombreuses alertes que nous n’écoutons pas ou si peu. Finalement, j’ai peur de me déranger moi-même dans ma zone de confort inconfortable. Se regarder en face et affronter ses démons n’est pas une chose aisée, elle demande du courage.
Le plus difficile est de franchir le cap, prendre la décision de s’occuper de soi peut prendre des années. Vous tergiversez, vous trouvez quelques solutions bancales qui vous permettent de continuer coûte que coûte. Les problèmes se multipliant dans votre vie, un jour la coupe est pleine et le choix n’en est plus un ! C’est LA solution ! Accepter d’aller explorer ses blessures, ses ombres pour les illuminer.
Ce n’est pas simple, je ne vais pas mentir là-dessus mais je ne regrette pas de faire le choix de m’occuper de la peur de déranger.
Me rapprocher de moi me permet de donner un sens à ma vie, sens que j’ai longtemps cherché. Je parle au présent car j’estime que le chemin dure toute notre vie, nous avons toujours des marches de progression.
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